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"Trois visions du gaullisme pour une présidentielle"
La Croix - 14/11/2001

 

Charles Pasqua (RPF) - Patrick Devedjian (RPR) - Jean-Pierre Chevènement (MDC)

 


© Daniel Janin/AFP

Charles Pasqua, président du RPF, candidat à l'élection présidentielle de 2002

"La puissance du gaullisme c’est d’être à la fois un moment particulier et marquant de notre histoire et une attitude politique qui peut surgir à toutes les époques. Le gaullisme est ainsi à la fois une référence et une philosophie de l’action. Son principe de base c’est la primauté de la volonté, c’est la volonté qui génère la pensée et l’action, c’est la volonté qui agit sur le cours de l’histoire. Cette volonté est mise au service du progrès et de la Nation, point de rencontre entre la volonté d’un homme et la volonté d’un peuple.

Sans volonté, les peuples subissent l’histoire. Or celle-ci est tragique et le destin de la France n’est jamais assuré : « Toute notre histoire, c’est l’alternance des immenses douleurs d’un peuple dispersé et des fécondes grandeurs d’une Nation libre groupée sous l’égide d’un État fort. »

Être gaulliste aujourd’hui, c’est avoir conscience des alternatives qui sont devant nous et qui ne dépendent que de nous : l’affirmation de la France ou son déclin, la volonté rassemblée des Français ou leurs divisions stériles, l’État qui assume sa mission ou la décadence et la violence généralisées, la dignité et la force de l’exécutif ou les poisons de la cohabitation, l’affirmation de la fierté française ou la Marseillaise souillée par les sifflets et les quolibets.

Le gaullisme naît quant naît la résistance au cours détestable des choses, quand on dit non à la facilité, quand on renonce au renoncement, quand on rassemble les Français grâce à un grand élan.

Pouvoir se dire gaulliste aujourd’hui suppose deux conditions : être en accord avec ce qu’a fait le général de Gaulle (et entendre les enfants politiques de Mitterrand se réclamer du Général, c’est tout de même un peu fort) et être fidèle au cœur du combat gaulliste : le combat pour la souveraineté et l’indépendance nationales, le combat pour faire entendre la voix originale de la France dans le concert des Nations. Depuis ma jeunesse, dans la Résistance, c’est ma conviction profonde et elle ne me quittera jamais. Je n’ai pas de mérite, j’ai la passion de la France et je crois en elle, c’est un point que j’ai en commun avec le peuple et qui me différencie de la classe politicienne. Ah oui, j’oubliai, un gaulliste c’est aussi quelqu’un qui dérange et qu’on ne parvient pas à faire taire ! Rassurez-vous le peuple français va m’entendre."

 

 


© Thomas Coex/AFP

Patrick Devedjian, conseiller politique du RPR, proche de Jacques Chirac

"Pendant l’Occupation et à la Libération, les gaullistes ont rendu son honneur à la droite, qui comme la gauche s’était fourvoyée dans la collaboration, puis fondant la Vème République, ils en ont été pendant longtemps les seuls garants. Le gaullisme a ainsi régénéré la droite et lui a offert une légitimité.

Le Général reste donc une personnalité symbolique et emblématique dont le parti qu’il a inspiré entend conservé l’exigence, même si l’esprit reste plus important que la lettre. De Gaulle reste plus vivant et plus moderne parce qu’il fut, en réalité, plus prophétique que Marx, Jaurès ou Blum.

Les gaullistes ont recueilli la tradition d’une droite militante fondée dans le creuset du brassage social et sans cesse adaptable à un monde en profond changement. Ils fondent leur spécificité sur le recours à la démocratie directe, celle du referendum et du scrutin uninominal par opposition à la comitocratie et à la polysynodie délibératives ou à la proportionnelle irresponsable. L’opposition entre la droite et la gauche s’est longtemps faite sur la lecture du passé, mais la leçon du 18 juin 1940 demeure : c’est sur la compréhension de l’avenir qu’il faut livrer le combat du jour."

 

 


© J.-P. Clatot/AFP

Jean-Pierre Chevènement, fondateur du MDC, candidat à l'élection présidentielle de 2002

"Je suis entré dans la vie politique par la gauche. Non pour excuser une IVème République impuissante, enlisée jusqu’à la honte dans les compromissions et les guerres coloniales, ni pour mettre en cause l’immense apport du général de Gaulle. Mais j’éprouvais dès l’abord la certitude que pour inscrire dans la durée l’œuvre que le général de Gaulle avait entreprise en 1940, il fallait réconcilier la Vème République et la justice sociale. Cette idée ne m’a pas quitté.

L’héritage du général de Gaulle a été foulé aux pieds par ceux qui se prétendent ses successeurs : que reste-t-il de l’autorité de l’État, des institutions qu’une cohabitation longue et délétère a fini par réduire à une double impuissance ? Que reste-il de l’indépendance nationale, quand le président de la République a subrepticement réintégré l’OTAN, ou quand il appelle à une « constitution européenne » sans nous dire comment les institutions de la Vème République dont il est pourtant le gardien, devront s’effacer ?

Suivre l’inspiration gaulliste, c’est aujourd’hui relever l’État et le citoyen, la France et la République ; c’est marier la justice sociale et la nation."

 

 

© La Croix 2001
 

 

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